Suite à notre courrier du 15 février dernier, une délégation du SNICA-FO a été reçue à Matignon par des membres du cabinet du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur et du ministre de l’Education nationale.
Objectifs prioritaire pour le SNICA-FO :
S’assurer que le gouvernement exclut toute privatisation des examens
Le rapport parlementaire ne le préconisait pas mais l’arbitrage final revient bien à Matignon.
Le conseiller du Premier ministre nous confirme qu’il n’en est pas question. C’est donc le point final du combat engagé il y a un an, suite aux déclarations « pro-privatisation » de Bruno Le Maire, et qui nous a conduit à plusieurs reprises dans les cabinets du ministère de l’Intérieur et à Matignon, ainsi qu’à l’Elysée.
Faire une contre-proposition à la préconisation du rapport qui permet à l'élève de s’inscrire seul à l’examen.
Nous avons rappelé que le SNICA-FO est :
- POUR une modification de la méthode actuelle d’attribution des places d’examen,
- POUR que ces places soient attribuées à un candidat de façon nominative,
- Mais CONTRE le fait que le candidat puisse se passer de l’aval de son formateur pour réserver sa place.
Nous avons donc développé notre revendication dite de « la demande conjointe ».
Dans ce système, la place attribuée au candidat ne peut être réservée que conjointement par le formateur et l’élève. Cette proposition est par ailleurs compatible avec la création d’un site internet dédié.
Elle permet de garder le filtre indispensable du formateur et donc d’éviter la chute inévitable du taux de réussite si le candidat agit seul.
Nos interlocuteurs ont paru intéressés par notre analyse et cette formule que nous avions décrite dans une contribution il y a quelques années. Cette proposition annihile en effet les conséquences négatives du système actuel (NMA) et du système proposé par la députée.
Il convient désormais de porter cette revendication devant la DSR en charge de la mise en œuvre technique de la réforme.
L’aboutissement de cette revendication est primordial car à défaut :
- Les IPCSR verront leurs journées d’examen être composées de 13 x 1 unités !
- Le taux de réussite baissant significativement, les journées seront d’autant plus pénibles avec des risques d’agressions accrus.
- Et la demande de places générée par la chute du taux de réussite relancera inévitablement les réflexions sur la privatisation. Il s'agit donc la pierre angulaire de notre combat actuel.
Expliquer les conséquences négatives d’un paiement de l’examen
Le candidat qui échoue paie déjà son 2ème examen (frais de présentation de l’auto-école ou location de la voiture). En alourdir le coût serait inefficace, inégalitaire et socialement peu acceptable. Cela irait également à l’encontre de l’objectif d’un « permis moins cher » prôné par le président de la République.
Notre analyse n’a pas été contredite par nos interlocuteurs. Mais si le Gouvernement ne renonce pas à cette piste, et nous l’avons clairement exprimé, les tensions pourraient s’accroitre sur le terrain avec des candidats se sentant victimes d’une double peine.
Rappeler que la conduite supervisée peut être un outil efficace pour réduire le coût de la formation (notamment après un échec)
Mais à condition de la rendre automatique et de supprimer la dernière condition (1000kms mini) [Source : notre contribution sur le CECUR]. L'autorisation de conduire avec des accompagnateurs serait conditionnée par la délivrance d'une attestation de fin de formation initiale à l'image de ce qui est fait pour l'AAC.
Expliquer que les conditions de travail des IPCSR ne doivent pas être les oubliées de cette réforme.
La 13ème unité ne sert à rien : 13 unités = +8,5% d’examens et en parallèle, un taux de réussite qui chute dans les mêmes proportions depuis qu’elle est en vigueur, cherchez l’erreur…
La délégation du SNICA-FO a ainsi décrit la cadence inadmissible résultant de l’enchainement des 13 candidats quotidiens. Elle a de nouveau rappelé la nécessité d’étudier de près les conditions de travail des IPCSR ainsi que de s'assurer du respect de leur temps de travail via un chronométrage effectué par un acteur indépendant.
Une fois ce constat fait, il reviendra à l’Etat employeur de tirer les conséquences de cette étude en diminuant le nombre d’unités et/ou en adaptant la procédure d’évaluation pour rendre les journées de travail supportables.
Comme l’on pouvait s’y attendre, nos interlocuteurs, tout en affirmant que c’était un aspect à prendre en compte dans le déploiement de la réforme, ont botté en touche sur ce sujet en nous renvoyant à des discussions avec la DSR.
Les décisions du gouvernement seront connues fin mars-début avril.
Le SNICA-FO s’attellera pendant toute cette période, et à tous les niveaux, à défendre ces revendications vitales pour notre avenir.