Nous félicitons tous les grévistes et saluons ce chiffre, que beaucoup nous envieraient dans la Fonction publique… et qui plus est, dans un contexte difficile à plusieurs titres :
- La complexité des dossiers et la soudaineté des attaques provoquent encore, chez certains agents, doutes et interrogations sur un scénario pourtant prévisible sur l’avenir.
- D’autres sont démotivés au regard de l’enchaînement des événements nuisibles à nos corps depuis ces derniers temps, notamment depuis notre intégration au ministère de l’intérieur.
- Le Ministère de l’intérieur recourt à toutes les méthodes de propagande pour « vendre » sa réforme auprès de l’opinion publique (lien communiqué de soutien), chiffres orientés à l’appui.
- L’Administration met tout en œuvre pour dégonfler la mobilisation, notamment par l’intermédiaire des Préfets.
- Le SANEER préfère attaquer le SNICA-FO plutôt que d’analyser avec rigueur la situation et de s’occuper de l’intérêt véritable des IPCSR et DPCSR. Cette seule phrase permettra d’ailleurs à ce "syndicat" d’alimenter ses futures communications, à moins qu’elles ne soient consacrées à paraphraser notre Administration.
Et malgré tout cela, la mobilisation reste forte !
Au SNICA-FO, nous sommes fiers de porter une vision d’avenir, à la fois pour les IPCSR et DPCSR, et pour le Service Public, qu’il convient d’adapter aux évolutions de l’éducation routière.
Nous ne sommes pas des visionnaires, encore moins des illuminés. Nous tenons compte tout simplement des projets en cours et destinés à voir le jour rapidement.
Ainsi ce tri dans les missions de l’Etat, annoncé il y a quelques jours, et lancé par le secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification. L’objectif est de « réinterroger la pertinence des missions » des services publics dans les départements. Notre domaine est bien sûr concerné, avec comme objectif de prendre « toutes initiatives utiles pour optimiser le fonctionnement du service public du permis de conduire ».
Encore des bouleversements au pas de charge ! Et avec quelles conséquences pour les personnels, pour leur quotidien, pour leurs missions, pour leur gestion ? C’est encore et toujours le spectre de la RéATE (réforme de l’administration territoriale de l’Etat) et de l’omnipotence locale qui sévit !
Mais que tout le monde se rassure, car la « concertation » des différentes parties prenantes est en marche… alors que dans le même temps, il est annoncé que ce pilotage territorial est destiné à aboutir début 2015, on ne saurait évidemment croire à une écoute spontanément sincère et à la prise en compte des positionnements des uns et des autres.
Dans tout ce méli-mélo, nous continuons à affirmer que seule une revalorisation statutaire constitue un acquis solide et irrévocable, porteur d’espoir pour les personnels. Les discussions indispensables sur l’évolution de notre rôle au sein de l’éducation routière constituent une phase plus complexe, qui ne peut donner lieu à des engagements totalement sécurisés de l’Administration.
Le Ministre doit écouter ses personnels, il doit prendre en compte leur implication sans faille dans les multiples réformes, pourtant mal ficelées, de ces dernières années. Il doit leur donner les moyens de surmonter le désarroi et le malaise, qu’il a lui-même généré. Il doit ajuster leur valeur professionnelle à celle que les enseignants de la conduite auront très bientôt. Et cela doit notamment passer par une revalorisation statutaire digne de ce nom !
Demain IPCSR et DPCSR en grève ! Nombreux nous contraindrons notre Administration à nous entendre, car c’est bien le nombre de grévistes qui incitera le MI à nous recevoir !