Les politiques cogitent jour et nuit pour liquider les IPCSR et DPCSR dans un avenir proche. Dans l’hémicycle, le ministre de l’économie se morfond de ne pas pouvoir aller plus vite dans sa sinistre besogne, regrettant que ses prédécesseurs n’aient pas entamé le processus plus tôt. Et d’affirmer qu’on discuterait alors aujourd’hui de « l’étape d’après ». Cette dernière, c’est bien sûr le coup de grâce : confier l’examen B à des organismes privés !
La dernière invention de ce Gouvernement est de confier à des agents de La Poste des épreuves pratiques B dans les départements où la situation est jugée dégradée.
Les préfets pourraient ainsi recourir au personnel de cette entreprise, touchée de plein de fouet par le rouleau compresseur des restructurations. Présentée comme une « mesure d’urgence », on comprend d’emblée dans quelles conditions seraient « formés » ces agents plus ou moins volontaires.
Alors que nous travaillons avec succès depuis plusieurs années à l’harmonisation des pratiques d’évaluation, il y a de quoi être perplexe ! C’est en outre une insulte aux IPCSR et DPCSR, experts en évaluation, en conduite et en sécurité routière que d’affirmer que tout un chacun peut les remplacer au pied levé. Nous voyons d’ailleurs le résultat dans les salles de code, pour une mission qui, selon certains, ne nécessite pas de compétences particulières…
Ce vaste projet de casse du service public, incohérent et illégitime, est imprégné d’une hypocrisie et d’un mépris incommensurables pour les inspecteurs et délégués :
- Il s’abreuve de statistiques délirantes pour décrédibiliser un service public qui fonctionne. Les milliers de places d’examen perdues (restituées et non-honorées) en apportent la démonstration depuis plusieurs mois.
- Il traduit une position dogmatique d’un gouvernement libéral, qui renforce la répression de l’automobiliste, mais ne garantit pas la qualité de la formation des conducteurs. Et qui transforme un service public gratuit en une simple marchandise. Que représentent d’ailleurs 1300 agents, dont les missions intéressent directement les jeunes et l’emploi, dans le budget global de l’Etat ?
Certains diront, comme les organisations patronales d’auto-écoles et autres représentants du « peuple » qui exercent un chantage indigne de leur mandat pour faire prendre en compte les revendications de ces organisations, que les IPCSR et DPCSR affichent un « corporatisme » primaire.
Ne leur traversera-t-il jamais l’esprit qu’il existe encore des fonctionnaires fiers des missions qui leur sont dévolues, et animés par le vrai esprit républicain, fait de solidarité et d’égalité ?
Ces agents-là sont prêts à se battre et ils se battront ! Et s’il faut bloquer tout le système pour ramener le gouvernement à la raison, nous le ferons !
Non aux réformes qui se font au détriment de la jeunesse et de tous les citoyens! Non aux mesures dictées par l’austérité économique !
Pour l’heure, et alors que se tient la semaine prochaine le congrès confédéral de la cgt-FORCE OUVRIERE, le SNICA-FO montera à la tribune pour dénoncer ces attaques contre les IPCSR, les DPCSR, le service public. Viendra ensuite le temps de la riposte.
Inspecteurs et délégués, tenez-vous prêts, la grève suspendue en octobre va être réactivée !