Les éléments ci-dessous sont issus de notre audience avec la DSCR du 14 septembre dernier et des remontées de terrain des DPCSR et des IPCSR qui expérimentent ce matériel.
Calendrier de déploiement
Une expérimentation dont on sait à l'avance qu'elle sera concluante !
Début de l’expérimentation le lundi 19 septembre dans 6 départements (75/77/93/66/34/42).
Seuls certains collègues de ces BER testeront le nouvel outil : anciennes et nouvelles tablettes pourront donc cohabiter à cette occasion.
Quelles que soient les remontées de cette phase test, la DSCR affirme que les tablettes seront livrées aux IPCSR durant les semaines 41,42 et 43, et devront être utilisées sur le terrain dès le mois de novembre. Une certaine conception de l'expérimentation...
Dématérialisation des « 02 »
Un objectif louable mais une mise en œuvre
qui va encore alourdir le travail administratif
Le sous-directeur confirme que dès la fin octobre, tous les nouveaux « 02 » seront dématérialisés, mais pas les anciens !
Le SNICA-FO demande à ce que les anciens dossiers soient également dématérialisés, dans les meilleurs délais. La DSCR refuse, ce qui signifie qu’à partir du mois de novembre, les IPCSR devront jongler entre dossiers papiers et dossiers dématérialisés. Cette situation est inacceptable et ne saurait s’éterniser.
Le SNICA-FO fera donc des propositions à la DSCR.
Mise en route ultra-sécurisée
Le parcours du combattant
Un code d'accès pour l'allumer, un code pour accéder à la connexion 4G, un code pour accéder à l'écran d'accueil, un code pour accéder aux applications sécurisées, un code pour rentrer dans APEP. Pour ce dernier : 10 caractères au minimum, comportant au moins 2 majuscules, 2 minuscules, 2 chiffres, 1 caractère spécial!
Et pour couronner le tout, la tablette se déconnecte systématiquement au bout de 15mn. Par conséquent, il faut se reconnecter entre chaque candidat en entrant deux codes !
Des vérifications administratives allégées ?
Pas un objectif pour la DSCR !
Pour le SNICA-FO, la tablette doit permettre d’automatiser le plus grand nombre possible de contrôles administratifs (âges des candidats, délais réglementaires etc.).
La DSCR explique que ça n'a jamais été un objectif ! Elle affirme également qu’un tel paramétrage pourrait fortement ralentir l'application.
Pour le SNICA-FO, la tablette doit générer un message d’alerte lorsqu’elle détecte que le candidat n'a pas l'âge requis. En revanche, ce critère d’âge ne doit pas bloquer l’application afin que l’IPCSR garde la main en cas d’erreur de saisie lors de l’enregistrement.
Le sous-directeur se dit prêt à étudier cette piste. Nous serons attentifs aux suites données.
Temps de descente des données des candidats
Allongement du temps de descente en perspective !
Depuis quelques mois, les IPCSR constatent un allongement considérable de la durée de téléchargement, ce qui augmente encore leur temps de travail. Il s'avère de surcroît que le temps de téléchargement annoncé par la tablette est systématiquement évalué à la baisse.
Avec le téléchargement des dossiers « 02 » dématérialisés, ce temps moyen risque désormais d’exploser !
Et que dire des centres d'examen pour lesquels la connexion connaît quelques faiblesses ? Comme pour la saisie des auto-écoles que nous évoquerons ci-dessous, le SNICA-FO exige que l'aménagement de la semaine de travail permette un respect scrupuleux du temps de travail.
Seul point « positif », lors des renforts, il ne sera plus nécessaire de télécharger la base du département d'accueil car les IPCSR pourront accéder à la base nationale quel que soit leur lieu de mission.
Saisie des AE :
Le piège !
La DSCR présente comme une avancée la possibilité désormais offerte aux IPCSR de saisir à l’avance l’ensemble des auto-écoles du mois. Elle espère ainsi que les IPCSR effectueront cette saisie sur leur temps personnel, à midi, le soir ou le week-end ! Une solution inacceptable, qui se doublera d’un travail supplémentaire à chaque modification de planning.
Pour le SNICA-FO, cette possibilité pourrait offrir quelques bénéfices, mais à condition qu’un temps suffisant soit laissé à chaque IPCSR en début de semaine pour saisir l’ensemble des AE.
A défaut, cette possibilité technique s’apparente à un véritable piège ! En conséquence, nous revendiquons du temps dédié à cette tâche.
Saisie des candidats :
Un scanner inutile ?
La tablette permettrait de scanner le NEPH des candidats pour les saisir automatiquement.
Encore faut-il que le scanner fonctionne correctement, que les bordereaux ne soient pas manuscrits et qu'ils soient en bon état.
Au final, il semble qu'il sera plus rapide de continuer à saisir l'identifiant du candidat (AAA999) que d’entreprendre de les scanner un par un...
En revanche, l'interface qui régit la saisie des données candidats semble plus fonctionnelle qu’actuellement, notamment pour la moto.
Renseignement du CEPC :
L'erreur n'est toujours pas permise !
Le SNICA-FO revendique que les IPCSR puissent corriger un CEPC a posteriori, pour modifier une éventuelle erreur avant que le CEPC ne remonte au DPCSR.
La DSCR répond négativement : si l'IPCSR aura bien la possibilité de consulter un CEPC déjà rempli, il ne pourra en revanche apporter aucune modification.
L’IPCSR devra donc appeler son délégué, qui devra effectuer la correction : une perte de temps et d’énergie !
Pour noter une compétence sur le CEPC, il faudra désormais faire glisser son doigt sur un curseur pour atteindre la note souhaitée. La DSCR conclut en qualifiant cette évolution de « plus sympa ».
Pourtant, il est prévisible que la manipulation de ces curseurs prenne plus de temps qu’un simple clic sur une case. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la plus-value n’est pas manifeste !
Santé :
Connexion 4G et ondes électromagnétiques
Conformément à ce que revendiquait le SNICA-FO, les tablettes pourront être basculées en mode avion à tout moment, ce qui permettra aux IPCSR qui le souhaitent, de travailler hors-connexion dans les véhicules (sauf ponctuellement pour procéder à la descente des données des candidats ou effectuer une recherche nationale).
Les CEPC pourront être validés hors-connexion et les résultats ne seront remontés que lorsque l'IPCSR se reconnectera : il sera libre de le faire en fin de journée ou plusieurs fois par jour s'il le souhaite.
C’est la satisfaction d’une revendication que nous portons depuis des mois : De nombreuses études internationales pointent la dangerosité des ondes électromagnétiques. Pour le SNICA-FO, le principe de précaution doit donc s'imposer !
Il reste par ailleurs déconseillé de garder la tablette sur les genoux pendant les examens : outre la gêne que cela peut constituer lors des interventions de sécurité et les dangers en cas d'accident, la chaleur dégagée par le matériel possède des effets biophysiques indéniables (échauffement).
Ergonomie et poids
Un matériel plus léger et moins encombrant
La tablette « Samsung Galaxy-Tab A », dotée d’un étui de protection muni d’un rabat, est plus légère, plus fine et donc moins encombrante que l'ancienne. Ce sont incontestablement des points positifs.
Le SNICA-FO se fixe toutefois un objectif supplémentaire : la diminution du poids des sacs de travail des IPCSR
En effet, lorsqu'ils contiennent l'ensemble des documents utiles, leur poids atteint 4 à 6 kilos, ce qui est considérable lorsqu’il s’agit de les déplacer de véhicule en véhicule toute la journée.
Pour le SNICA-FO, l’arrivée de ce nouveau matériel doit être l’occasion de dématérialiser un certain nombre de documents de travail (fiches et questionnaires des vérifications, procédures d’évaluation, notes de service etc.).
La DSCR, qui n’y avait pas pensé(!), indique que ces documents pourront être enregistrés sur la tablette à partir de pièces jointes provenant de mails (pas de port USB !).
Pour le SNICA-FO, il revient à la DSCR de prévoir l’envoi des mails contenant ces documents utiles aux IPCSR, afin que chacun puisse les enregistrer sur sa tablette.
Le sous-directeur dit ne pas y être opposé. Si ces envois ne sont pas effectués, nous réitérerons notre demande.
Accès internet
Selon la DSCR, la tablette permettra un accès internet complet, incluant bien-sûr AURIGE et PRINTEL. Dans les faits, les IPCSR et DPCSR ne pourront quasiment pas utiliser ce matériel pour leur usage personnel, ni se connecter en direct ou en wifi à leur domicile ou sur leur réseau domestique (cf. contenu des chartes à signer).
La nouveauté, c’est la possibilité d’accès à l’intranet du ministère : appréciable notamment pour accéder aux offres de logements, de mobilité etc.
Messagerie
Sur la tablette, Mélanie est abandonnée au profit de la messagerie du MI : ICASSO (sauf pour les DPCSR et leurs adjoints).
De nouvelles adresses professionnelles vont donc voir le jour mais toujours sur le modèle : Prenom.Nom@departement.gouv.fr
Les mails reçus sur les boites Mélanie seront automatiquement redirigés vers ICASSO.
Le hic : les deux messageries ne sont pas synchronisées ! La suppression de messages, faite sur ICASSO, ne se répercutera pas sur l’ancienne messagerie. En conséquence, les IPCSR devraient gérer deux boites mails, pour éviter le rejet des messages une fois la boite pleine.
Pour le SNICA-FO c’est non ! Soit on change de logiciel de messagerie, soit on n’en change pas, mais il ne peut pas nous être demandé d’accomplir deux fois les mêmes tâches, sauf à ce que du temps soit dégagé de nos programmations pour le faire. Gardons en tête que la gestion des courriels est chronophage et n'est toujours pas incluse à notre temps de travail !
Autonomie de la batterie
La pagaille va continuer !
1 journée d'autonomie « en début d’utilisation » dixit la DSCR.
Ce qui signifie que, très rapidement, il faudra la recharger au cours de la journée.
La DSCR est toujours incapable de dire si les batteries pourront être changées. Il semble par ailleurs que seuls des spécialistes soient en capacité de le faire.
Sur ce point pourtant crucial dans le cadre de l’activité des IPCSR : aucune avancée. La DSCR explique seulement que des batteries externes pourraient être mises à disposition des IPCSR. Une batterie externe qui viendrait se brancher à la tablette… alors que l'IPCSR serait en examen dans un véhicule ! Sans compter que nous serions invités à recharger cette batterie externe chez nous, donc à nos frais ?... On n'arrête pas le progrès !
Le SNICA-FO rejette bien évidemment ces modalités d'utilisation qui entraînent de la gêne, y compris pour les candidats, et comportent un risque de détérioration des connectiques.
Maintenance
Le casse-tête va s’amplifier !
Pour le SNICA-FO, la question de la maintenance est centrale, la fragilité de ces nouvelles tablettes, qui ne sont pas prévues pour un usage professionnel continu et quotidien, ne faisant aucun doute.
Les SIDSIC (services informatiques) départementaux seront en charge de cette maintenance.
Problème : ces services en sous-effectif chronique sont à la peine pour assurer leurs missions. Le temps de réparation sera donc vraisemblablement très long.
Le SNICA-FO exige qu'un stock suffisant de tablettes de rechange soit mis à disposition des BER.
La DSCR se contente d'affirmer que 200 tablettes de remplacement sont prévues au plan national et qu'elles seront réparties par région. Pour accéder à ces tablettes, le BER devra donc s'adresser aux SGAMI ce qui prendra plus de temps que le procédé actuel !
Le SNICA-FO s’est inquiété de la responsabilité des agents en cas de vol de ce matériel (par exemple dans le véhicule après la journée de travail).
La DSCR accepte d’en assumer le remplacement (sauf à ce que la négligence soit manifeste, auquel cas l’agent pourrait être inquiété). Par ailleurs, notre direction métier précise qu'en cas de perte ou de vol, les SIDSIC pourront effacer l'ensemble des contenus à distance.
Formation des agents
Inutile pour la DSCR !
Le SNICA-FO revendique la mise en place d’une « formation prise en mains » dans le cadre d’une réunion technique. Pour ce faire, les DPCSR doivent être secondés : le SNICA-FO revendique donc qu’un support d’animation soit mis à disposition des DPCSR afin de les guider comme cela s’est déjà fait par le passé.
Chartes
L’arrivée de ces nouvelles tablettes oblige les IPCSR et DPCSR à signer deux chartes d’utilisation :
- ORION pour l’utilisation d’internet
- HESPERIS.NG : La charte définit les obligations que l’utilisateur s’engage à respecter lors de l'utilisation du service HESPERIS-NG avec sa tablette y compris pour l’accès à la messagerie (ce sera désormais celle du MI : ICASSO, sauf pour les DPCSR et leurs adjoints)
Les contraintes sont fortes mais les IPCSR et DPCSR n’auront pas d’autre choix que de signer. Nous les invitons à lire attentivement le contenu de ces documents afin de pouvoir respecter scrupuleusement les consignes.
INTERNET : La consommation individuelle quotidienne étant limitée à 150 Mo (et fichiers de 100 Mo maxi entre 8h et 18h), il ne reste plus qu’à espérer que les transferts de données effectués par les inspecteurs et délégués ne seront pas plus « gourmands ».
IMPORTANT : seules ces deux chartes seront à signer, à l’exclusion de toute autre.
Certains services déconcentrés en profitent pour tenter de faire signer une « charte de télétravail » : les IPCSR et DPCSR ne sont pas concernés et la signature de ce document les exposerait à des obligations très contraignantes, qui ne s’imposent réglementairement pas à notre filière. Nous communiquerons prochainement plus en détail sur les dangers de cette charte.
En conclusion
Par certains aspects (dématérialisation à venir des « O2 », encombrement et poids moins important...), ces nouvelles tablettes amèneront un plus aux IPCSR. Pour autant, force est de constater que la résolution des problèmes majeurs, comme l'autonomie ou l'allégement des tâches administratives, n'a jamais constitué un objectif pour la DSCR. C'est ainsi que nous pouvons douter sérieusement de l'amélioration des conditions de travail suite au déploiement de ce nouveau matériel. C’est pourtant le but de la modernisation des outils !
Pour le SNICA-FO, il reste néanmoins un certain nombre de cartes à jouer concernant :
- La revendication d'un temps de saisie hebdomadaire des AE (en début de semaine).
- La possibilité de simplifier les contrôles administratifs (notamment âge et délais).
- La possibilité d'inclure aux tablettes les documents nécessaires aux examens pour diminuer le poids des sacoches de travail.
Bien-sûr, ces revendications viendront se greffer à l’ensemble de celles que nous portons sur le dossier conditions de travail et procédure d’évaluation, dont certains points ont déjà été soumis au vote de nos mandants.