Retrouvez ci-dessous le Communiqué de presse du SNICA-FO du 18 septembre 2018
Examen du permis de conduire :
le mythe des « délais d’attente » de retour !
Dans un contexte de politique hostile au service public et aux fonctionnaires, le SNICA-FO, syndicat majoritaire de la filière permis de conduire et sécurité routière, s’y attendait :
La légende urbaine des « délais d’attente » fait son grand retour.
D’une façon générale, la légende urbaine s’appuie sur les lieux communs. Elle est partagée par nombre de personnes sans être vérifiée, ce qui est très souvent le cas dès que l’examen du permis de conduire est évoqué.
Sur le sujet des « délais », des statistiques officielles viennent à la rescousse pour conforter cette idée reçue selon laquelle « il faut attendre des mois pour repasser l’examen ». Remarquons au passage que ces chiffres établis par l’Administration subissent très souvent une hypertrophie quand ils sont relayés par ceux qui fantasment la privatisation.
« Trois à quatre mois », lisait-on récemment dans la presse, ce qui pourrait faire rire les inspecteurs du permis de conduire si les enjeux n’étaient pas si graves !
Le SNICA-FO conteste formellement la pertinence de cet indicateur de « délais d’attente » : ce dernier ne reflète en rien la réalité et n’est que le bras destructeur du service public. Car c’est bien connu : « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ».
La même méthode et le même discours ont été employés avant que l’Etat décrète la privatisation de l’examen du code de la route en 2014.
Aujourd’hui, les inspecteurs, tout comme les auto-écoles soucieuses de la sécurité routière, voient le triste résultat : pratiques douteuses au sein des organismes agréés, contrôles de l’Etat des plus limités malgré les promesses du ministère, candidats à l’épreuve pratique ignorant les règles élémentaires du code de la route, obligation de revoir toutes les bases en leçons de conduite alors que l’élève détient le code etc.
Le permis de conduire n’est pas un simple produit de consommation compte tenu des enjeux humains qu’il soulève. Il nécessite, tant dans sa dimension formation qu’examen, une parfaite emprise de l’Etat :
- au travers d’une profession réglementée pour son enseignement ;
- au travers des inspecteurs du permis de conduire, fonctionnaires, pour l’examen.
Dans les deux cas, il s’agit d’une condition indispensable pour garantir le sérieux qu’exige la mission : celle de mettre sur la route de jeunes conducteurs.
En conséquence, le SNICA-FO se tient d’ores et déjà prêt à combattre, y compris par la grève, toutes les mesures qui affaibliraient le rôle de l’Etat dans le dispositif « permis de conduire ».
Paris, le 18 septembre 2018