Ce matin d’avril 2018, comme tous les jours, je m’installe au volant de ma voiture pour rejoindre mon centre d’examen.
A la radio, le journaliste évoque les annonces du 2ème comité de la transformation publique, qui s’est réuni hier… et là, tout à coup, c’est le choc !
La privatisation de l’examen B fait partie du programme.
Je repense au 22 mars… je n’ai pas participé à la grève…
je la croyais inutile… et surtout je ne voulais pas perdre une journée de salaire, parce que les temps sont durs, parce qu’il y a le crédit à payer, et puis tout le reste…
Pfff… je suis consterné, je sens monter l'angoisse…
Les regrets s'installent : j’aurais dû y aller moi aussi à la manif, j’aurais dû soutenir la grève des inspecteurs et délégués, j’aurais dû prendre part à la résistance organisée par les syndicats pour défendre les services publics, le syndicat majoritaire de ma filière m'avait pourtant alerté sur le risque élevé pour nous…
J’aurais dû. J’aurais dû, mais là il est trop tard :-/ et je m’en veux...
Je m’en veux de m'être focalisé sur les euros qui allaient être ponctionnés et de me trouver à présent dans une situation aussi incertaine.
Que va-t-il se passer maintenant ? À quelle sauce allons-nous être mangés ? Quelles vont être les suites ?...
Tout à coup, mon réveil sonne… Ouf ! ce n’était qu’un mauvais rêve :) ! En fait nous sommes le 21 mars et rien n'a encore été annoncé.
La pression retombe. Je me sens mieux.
Je me lève, je file sous la douche…
et raisonnent alors en moi ces mots : Je dois être solidaire de mes collègues qui vont lutter jeudi pour notre avenir.
Je ne sais pas si nous gagnerons, mais je veux faire ma part : le 22 mars je serai gréviste !