LE PERMIS « A » DELIVRE APRES UNE SIMPLE FORMATION DE 7H ...
QUAND LES FRAUDES EXPLOSENT, C'EST LA SECURITE ROUTIERE QUI RECULE !
Comment en est-on arrivé là ?
La mesure 14 du CISR d'octobre dernier conditionnait « la possibilité de conduire une moto de forte puissance (supérieure à 35 kw) à une formation qui ne pourra être effectuée qu’après deux ans de détention du permis moto ». A l'issue de ce CISR, le SNICA-FO avait dénoncé cette orientation dans l'édito du 7 octobre.
Le SNICA-FO rejette depuis le départ ces formations de 7H donnant droit à conduire sans examen. D'abord parce que l’État n'assume plus un de ses rôles fondamental qui est de s'assurer des compétences des conducteurs avant de les laisser prendre la route. Ensuite, car c'est la porte ouverte à des fraudes massives.
Mais malgré ce constat, désormais partagé par certaines OP, le gouvernement décide de récidiver avec le permis A. L’abandon de cette aberrante mesure était pourtant possible, comme ce fût le cas pour certaines mesures annoncées lors de CISR précédents et qui n'ont jamais été mises en œuvre. Nous savons en outre que le projet de décret circulait dans les auto-écoles depuis plusieurs semaines sans que les OS d'IPCSR et DPCSR en aient été destinataires : méprisant sur la forme et surtout dangereux sur le fond.
Le SNICA-FO est favorable à une progressivité de l'accès à la conduite des motos.
Mais tous les IPCSR et DPCSR le savent: la seule façon d'éviter les dérives et de s'assurer que chaque conducteur ait bien atteint le niveau requis, c'est le maintien d'un examen !
Pour l'heure, la vente d'attestations de complaisance a donc de beaux jours devant elle !
Contrairement à ce qui est affirmé régulièrement par la DSCR, l'objectif n'est pas de respecter les engagements du ministre en termes de missions de contrôles des IPCSR ou DPCSR mais bel et bien de faire reculer leur champ de compétences au profit du secteur privé :
- Après le PL et sa FIMO assurée par des entreprises privées,
- Après le post permis en B sans intervention de fonctionnaires d’État.
- Après le B96, le AM et le A1 confiés aux auto-écoles, voici l'outil supplémentaire pour que l'examen du permis de conduire géré par des IPCSR et DPCSR soit désormais un maillon anecdotique dans le cursus de la formation des conducteurs, et ce dans toutes les catégories. C’est en somme un pas de plus vers le modèle autrichien.
Le SNICA-FO dénonce cette orientation depuis le groupe de travail Florence Gilbert (2013/2014). Les faits nous donnent malheureusement raison et plus personne au sein de notre filière ne peut aujourd’hui nier que la situation se dégrade à vitesse soutenue.
Les IPCSR et DPCSR rejettent légitimement la réforme déployée depuis 2 ans.
Le SNICA-FO, animé par la défense des intérêts de ses mandants leur donne les moyens de défendre leur rôle central au sein du dispositif, une véritable politique de sécurité routière et des conditions de travail dignes.
Le 13 juin 2016 : tous en grève !