Marc BLONDEL, cet homme qui dit non, comme l’avaient caricaturé certains lors des grandes grèves de novembre-décembre 1995, était celui qui refusait toute forme de pensée imposée, ou pensée unique, cette pensée «qui va de soi». Dans son discours à la tribune de la Conférence internationale du travail en 1982, il citait Rosa Luxembourg pour qui la liberté était«le droit de penser autrement».
Il le répétait inlassablement, une organisation syndicale n’est indépendante que si elle est faite d’hommes et de femmes libres, autonomes de pensée, qui ne subissent pas.
Il expliquait encore que dire non c’est défendre, a priori, son libre arbitre, s’assurer que l’on ne dira éventuellement oui qu’en connaissance de cause. Il appelait chacune et chacun à aller voir ce qui se trouvait derrière l’affiche, à ne pas se limiter au slogan, mais à chercher à comprendre qui en était à l’origine et pourquoi.
« Revendiquer c’est obliger ceux qui dirigent à aller vers le progrès. C’est toute l’histoire de l’Humanité ! ». Marc BLONDEL
Marc BLONDEL est décédé dimanche 16 mars 2014.
Secrétaire général de la Confédération FO de 1989 à 2004, il aura marqué de son empreinte indélébile la défense permanente des droits des salariés.
Maintes fois, il a rappelé que les intérêts des salariés sont incompatibles avec ceux des patrons et des actionnaires. C’est une vision toujours d’actualité de la lutte des classes, comme le témoigne actuellement le combat contre le pacte de responsabilité.
Même à la retraite, il était encore sur tous les fronts, et toujours aussi intéressé par la vie syndicale et politique.
A l’issue du Congrès de la FGF-FO de mars 2013 à Nîmes, il avait fait une intervention remarquée en faveur de la défense du service public et des valeurs qu’il porte : liberté, égalité, fraternité et laïcité.
A son épouse et à toute sa famille et ses proches, à tous les camarades, le SNICA-FO apporte tout son soutien, toute son amitié et sa fraternité.
A la tribune du Congrès de Nîmes, il avait clôturé son intervention en disant : « soyez rebelles ! ».
Marc, sois certain que nous le resterons !