Pourquoi le Snica-Fo a-t-il souhaité rencontrer les services du Premier Ministre ?
Le programme Action Publique 2022 a été lancé par le Gouvernement en octobre 2017 (lien). Le but ultime consiste à réduire le champ du service public (circulaire du premier ministre 26.09.17), notamment en privatisant les missions qui s’avéreraient rentables pour les entreprises privées.
Pour atteindre ce sinistre objectif, chaque ministère est tenu de proposer son plan de réorganisation au Comité Action Publique (CAP-2022).
Ce Comité a pour mission de produire « un rapport identifiant des réformes structurelles et des économies significatives et durables, sur 21 politiques publiques », dont les politiques de sécurités, auxquelles nous appartenons.
C’est ensuite au plus haut sommet de l’Etat (Président de la république et Premier Ministre) que les propositions de ce rapport seront arbitrées.
Nous aurions pu nous limiter à interroger notre ministère de tutelle, si le directeur adjoint du cabinet de Gérard Colomb ne nous avait pas alertés sur la pression exercée par certains membres du gouvernement pour privatiser l’examen B (CR audience 27 février).
Il devenait donc indispensable que le syndicat majoritaire de la filière pèse de tout son poids, et sur les bons interlocuteurs, pour que l’opposition des I.D.PCSR, démontrée lors de la grève du 22 mars, soit prise en compte avant tout arbitrage.
Réponses apportées par Matignon : des doutes subsistent, ils doivent être levés !
Les conseillers du Premier Ministre, le Préfet Jalon et le Colonel Dubuis, se sont voulus rassurants… mais uniquement dans le cadre d’AP-2022.
En effet, si le cabinet de Matignon nous a indiqué qu’aucune de nos missions ne serait confiée au privé à ce stade, ce dont nous nous félicitons, nous restons en attente de réponses concernant la suite du quinquennat.
Nos interlocuteurs se sont donc engagés à nous contacter sous quinzaine pour nous indiquer si le Gouvernement envisage, à court ou moyen terme, une énième réforme du permis de conduire.
Après l’abandon des missions de contrôles et des missions d’information en milieux scolaire et professionnel à partir de 2009, après la privatisation de l’ETG, l’alourdissement de la charge de travail des inspecteurs et délégués, et les permis confiés aux EECSR (AM etc.) en 2014, en passant par les réformes qui ont dégradé les procédures d’évaluation, les I.D.PCSR sont lucides sur les « stratégies » de l’Administration.
Son discours « acceptez ces transformations, elles permettront de sauver le reste de vos missions » ne fera donc pas écho auprès des agents de notre filière.
Ces derniers observent en parallèle une diminution de leurs effectifs. Alors que l’ETG nécessitait 65 ETP d’IPCSR, notons que nous en avons perdu 26 sur le seul exercice budgétaire 2018 !
Nous avons ouvertement fait part de ces propos aux membres du cabinet du Premier ministre.
En outre, nous avons souligné l’intérêt, pour le ministère de l’intérieur, de ne pas asseoir sa politique de Sécurité routière sur la seule répression, tel que nous l’avions exprimé dans notre courrier du 06 février adressé au Premier ministre.
CONCLUSION
Si pour l’heure il n’y a pas lieu d’être totalement rassurés, nous ne pouvons qu’être satisfaits d’avoir échappé, grâce à notre action collective, au couperet de ce programme dévastateur qu’est AP-2022.
Dans l’attente des informations concernant d’éventuels travaux sur le permis de conduire, gardons en tête qu’il est en permanence indispensable d’analyser les projets des pouvoirs publics, d’anticiper les éventuelles décisions destructrices pour pouvoir les contrer avant leur annonce, et de rester toujours unis et solidaires pour être en capacité de nous défendre.
Tout autre comportement serait suicidaire.
C’est la raison pour laquelle le Snica-Fo, participe, depuis toujours, au maintien et au renforcement de l’esprit de corps qui anime les I.D.PCSR.
Comme vous le savez, vous pouvez compter sur le Snica-Fo, artisan de vos droits et conquêtes !
A bientôt !