Mise à jour du 19 mars 2018 :
L'unsa dément et indique qu'il est conscient du risque :
"Tu sembles affirmer que le SANEER ignore qu’un certain nombre de membres du gouvernement désirent privatiser les examens, que notre syndicat estime que vous affabulez ! Mais bien sûr que non ! C’est vrai !".
Il estime toutefois qu'il n'y a pas lieu de faire grève pour l'instant. Par conséquent, cette organisation considère qu’il est plus aisé de faire reculer le gouvernement lorsque les annonces sont officiellement faites. Nous nous inscrivons en faux et estimons a contrario qu’il vaut toujours mieux agir en amont.
Cet attentisme du SANEER a d’ailleurs été observé en d’autres circonstances, en particulier lors des périodes de lutte initiées par le SNICA-FO.
Il est en outre indubitable que lorsqu'un membre de cabinet ministériel se montre inquiet, c'est que l'on est déjà dans une situation à haut risque... et que l’action s’impose !
Notons par ailleurs que comme la CFDT, l'Unsa n'appelle pas à la grève le 22 mars, contrairement à toutes les autres organisations syndicales (7 au total), qui ont décidé, dans bien des secteurs, de ne pas attendre d'être au pied du mur pour réagir. Cet état de fait ne peut en définitive que contraindre le positionnement du SANEER sur les risques avérés de privatisation de l’examen B et leur dicte l’immobilisme.
Vous trouverez ci-après l'intégralité de la réponse afin que chacun se forge son opinion.
Vous pourrez relire, si besoin, le programme AP-2002 et la lettre du 1er ministre du 26 septembre 2017 : c'est par là.
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TOUS EN GREVE LE 22 MARS 2018 POUR
DEMONTRER AU GOUVERNEMENT L'OPPOSITION DES I.D.PCSR A TOUT PROJET DE PRIVATISATION !
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Mail Snica-Fo du 16 mars 2018 :
Bonsoir Christophe,
L’unsa-saneer a affirmé, par l’intermédiaire de certains de ses délégués syndicaux, que le Snica-Fo affabule quand il évoque la volonté de certains membres du gouvernement de privatiser l’examen B du permis de conduire.
Avant de nous taxer de désinformation, il aurait été préférable de vérifier nos propos auprès du Préfet Nicolas Lerner, directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Intérieur, qui a dévoilé cette information devant nous le 27 février, comme le mentionne notre post du 2 mars (étaient aussi présents : Messieurs Rochatte et Ginéfri, qui peuvent donc également te renseigner).
Nous avons fait le choix de donner aux IPCSR et DPCSR les moyens de démontrer leur opposition à tout projet de privatisation. L'Unsa a le droit de penser que cela n'a pas d'intérêt, tout en restant respectueux et loyal.
Bon week-end,
pm
La réponse, du 19 mars 2018 :
Bonjour Pascale,
J’ai bien reçu ton courriel intitulé, "Risque de privatisation de l’examen", dans lequel tu déclares que le SANEER par la voix de certains délégués syndicaux affirme que le SNICA affabule quant à la volonté de certains membres du gouvernement de vouloir privatiser les examens B. Tu demandes que l’UNSA-SANEER reste respectueux et loyal.
Tout d’abord, je tiens à t’affirmer qu’en aucun cas je désire participer à une quelconque polémique ou à ce que considéreront les IPCSR et DPCSR, à juste titre, comme une guéguerre entre syndicats.
Les IPCSR, délégués syndicaux, sont des femmes et des hommes de terrain, proches de leurs collègues, utilisant souvent leur temps libre pour les conseiller, les soutenir et les défendre. Qu’ils soient du SANEER ou du SNICA, ils sont dévoués et portent vaillamment nos revendications respectives dans leurs départements. Que l’un d’entre eux ait utilisé un mot qui a pu dépasser sa pensée n’est que très humain. Pour ma part, je n’ai jamais « jeté la pierre » à l’un d’entre eux, c’est ça aussi le respect.
Tu sembles affirmer que le SANEER ignore qu’un certain nombre de membres du gouvernement désirent privatiser les examens, que notre syndicat estime que vous affabulez !
Mais bien sûr que non ! C’est vrai !
Mais il n’y a rien de nouveau. Cela fait des décennies que dans les gouvernements successifs, dans certaines administrations, à l’Assemblée nationale, au Sénat, chez certaines organisations patronales des EECA et même une partie de la population, la privatisation des examens est un sujet récurrent.
Comme tu le sais, pour l’avoir indiqué dans ton "post" du 2 mars et comme cela a été affirmé au SANEER lors de différentes réunions, Gérard Collomb, Ministre de l’intérieur, ministre d’Etat, deuxième dans l’ordre hiérarchique du gouvernement après le Premier ministre, bien évidemment, dans sa feuille de route et dans le cadre de CAP 2022 ne préconisera pas l’abandon de la mission examens du permis de conduire.
La réforme du permis de conduire de 2014 est considérée par le ministère de l’intérieur comme un succès, les délais d’attente des candidats n’ont jamais été aussi courts depuis bien longtemps. Les IPCSR et DPCSR vont voir étoffer le panel de leurs missions de contrôle avec l’ajout des audits qualité prévus à la labellisation des EECA. Le ministère recrute cette année 13 DPCSR dont 2 nommés sur liste d’aptitude, 51 IPCSR et va intégrer 22 de nos collègues évaluateurs de La Poste.
Alors une grève "préventive", sans qu’aucune orientation dans le sens d’une privatisation n’ait été décidée, pour quoi faire ? Pour le SANEER, cela aura pour seule conséquence d’apporter "de l’eau au moulin" de nos détracteurs, pros de la privatisation. La grève est l’arme ultime et doit être maniée avec discernement.
De plus, le 22 mars, les agents sont appelés à la grève par un certain nombre d’organisations syndicales de la Fonction Publique. Ce qui risque de noyer le message qui pourrait être envoyé par les IPCSR qui décideraient de se mobiliser contre ce que tu considères comme un risque de privatisation. Comment faire le tri entre ceux qui se mobiliseront avec en tête leur pouvoir d’achat et ceux qui considèrent que leur profession est en danger ?
Tu utilises les mots respectueux et loyal.
L’UNSA doit rester respectueux et loyal …..Envers quoi ? Envers qui ?
Envers le SNICA-FO ?
Mais le SANEER est respectueux de l’histoire de ton syndicat, tout comme des autres organisations syndicales dès lors qu’elles s’inscrivent dans les valeurs de la République.
Loyal envers le SNICA ? ... Dans le sens du respect de l’honneur et de la probité bien sûr ! … Mais force est de constater que nous avons souvent beaucoup de divergences quant à l’avenir de notre filière métier et certaines orientations prises par ton syndicat nous semblent dangereuses.
Envers les IPCSR et DPCSR ?
Tu le sais peut être, mais mon adjointe Christine et moi-même avons comme on dit "tous nos œufs dans le même panier". En effet nos conjoints respectifs sont DPCSR. On ne peut donc trouver plus motivés et loyaux que nous pour défendre les IPCSR et DPCSR, leur avenir et leur métier, je peux te l’assurer.
J’espère que ces éléments de réponse à ton mail pourront te rassurer.
Bien cordialement.
Christophe Nauwelaers
Secrétaire Général
UNSA-SANEER