Nous pourrions penser que pour l’Administration, un « bon » inspecteur est un agent qui suit scrupuleusement les procédures d’évaluation, et d’une façon plus générale les textes qui s’imposent à lui.
Mais dans un message du 08 février dernier, c’est une tout autre définition que livre implicitement la DSCR-ERPC. Ce courriel, envoyé aux DPCSR au sujet d’un renfort à Saint Pierre-et-Miquelon, précise :
« Une fois les candidatures [des IPCSR] réceptionnées, merci d’opérer une première sélection et de choisir, parmi les agents (qualifiés groupe lourd) dont la qualité des évaluations contribue à la réduction des délais, ceux ayant une appétence pour l’informatique ».
Ainsi notre Administration met directement en lien « qualité de l’évaluation » et « réduction des délais ». En d’autres termes, la valeur professionnelle d’un IPCSR serait déterminée par sa capacité à délivrer des CEPC, donc par « son » taux de réussite !
La DSCR invite donc à envoyer à Saint Pierre-et-Miquelon, des IPCSR qui ajournent moins que les autres, comme elle l’avait d’ailleurs déjà suggéré en mai 2015 lors d’une première série de renforts.
Un tel critère lie honteusement performance du service public et objectif chiffré. Il valorise la notion de « rentabilité », par nature plus proche de la sphère privée et étrangère à la nôtre. Pire, il va à l’encontre de toute politique sérieuse de sécurité routière.
A l’heure où l’individualisation des carrières va bon train, notamment avec l’arrivée du RIFSEEP qui renforce la rémunération au mérite, donc à la tête du « client », cette vision mathématique de la valeur professionnelle des agents a de quoi inquiéter.
Nous continuerons à combattre cette approche purement comptable de notre secteur d’activité et à la dénoncer au nom de la sécurité sur les routes et de ses enjeux humains.
Encore une bien triste démonstration du mépris de cette sous-direction pour la filière du permis de conduire et de la sécurité routière !