Le SNICA-FO vous a livré, d'abord lors des RIS de décembre, puis à l'occasion de celles de février, l’actualité irritante portant sur les modifications prévues pour les examens moto et B. Rappel :
En moto :
- plus de passager,
- chronométrage facilité,
- vitesses assouplies,
- 2ème essai ciblé sur la sous-partie échouée,
- durée des épreuves raccourcie : 8 mn en HC et 32 en CIR (vs 10/40 aujourd’hui).
En B :
- rattrapage de la note éliminatoire, selon des critères, notamment la note globale du candidat,
- suppression de l'erreur éliminatoire, en faveur de « situation dangereuse » conformément aux dispositions de la directive (ndlr : texte qui "intéresse" ici mais beaucoup moins quand il s'agit de nous former dans le cadre de l'assurance qualité!),
- affichage du total des points même dans le cadre d’une note éliminatoire,
- test obligatoire validant un niveau de compétence autorisant à se présenter à l’examen (à définir - sur simulateur ou autre ; ndlr : simulateur = mission confiée aux EECSR!).
Côté tâches additionnelles, le dépassement du temps de travail doit, pour notre direction métier, être vu par les IPCSR comme une "obligation intellectuelle" (sic)...
Les finalités de ces choix sont on ne peut plus limpides, et l’Adm ne s’en cache pas :
- augmenter le "taux de réussite",
- produire davantage d’examens.
Et voilà donc que nous sommes invités à "discuter" au sein d'un “groupe de travail” (une seule réunion en réalité), de modifications qui poursuivent ces objectifs !
Mais le SNICA-FO en a d'autres : des examens de qualité, pour lutter contre l’insécurité routière, et un souci constant de contenir, voire réduire, la charge de travail qui pèse sur les agents (en examen, comme dans les BER).
Après 10 ans de réformes délétères (qui, soit dit en passant, devaient tout régler...), les agents et le service public du permis de conduire sont en effet "à l'os" !
Lorsque la SD-ERPC nous a annoncé le 30 janvier que les "GT" sur ces sujets se tiendraient séparément, le SNICA-FO a détecté une manœuvre rampante de l'Administration pour étaler dans le temps les mauvaises nouvelles, en commençant par la moto vu son faible poids dans les plannings (autour de 15% de l’activité d’un IPCSR en moyenne).
Afin de pousser l’Administration à dévoiler ses intentions globales réelles, nous lui avons donc demandé la fusion des trois GT, moto, B et tâches additionnelles (TA).
Par définition, toute modification des examens et de leurs durées a des répercussions sur la charge et/ou le temps de travail. Ces trois sujets sont donc intrinsèquement liés et ne peuvent être examinés indépendamment les uns des autres, c'est d'une logique implacable.
Evidemment, et c'est aussi le but, cette démarche forcerait la DSR à jouer cartes sur table, au lieu de d'avancer ses pions sournoisement.
Mais c'est manifestement l'opacité qui emporte sa préférence, puisqu'outre son choix de tout morceler, elle a choisi de rejeter la revendication du SNICA-FO, sans même se donner la peine d'essayer de trouver un argument (cf. historique des échanges ici) !
Alors, bien sûr, la DSR a tenté de nous faire croire que le débat est ouvert. Mais la réalité, c'est que les marges de manoeuvres sont inexistantes puisqu'il faut, quoi qu'il en coûte (aux personnels !) augmenter le taux de réussite et la production de places...
Le SNICA-FO n'est pas là pour cautionner des réformes destructrices en participant à des pseudos concertations, bien cantonnées dans le carcan intellectuel vendu par l’Administration comme seule option possible !
Le SNICA-FO veut pouvoir contribuer à l'amélioration des conditions de travail des IPCSR et des DPCSR et du service public du permis de conduire. C'est pour cela que vous nous avez élus et vous pouvez encore et toujours compter sur nous pour nous y tenir !
Au SNICA-FO on ne s'accommode pas, et on ne s'accommodera jamais, de tous ces refus opposés à nos mandants :
- Non au retour à 48h pour l’annonce du résultat de l’examen,
- Non à l'alignement des convocations RDV-P sur la durée réelle des examens,
- Non au changement quotidien du n° d'identification des IPCSR sur RDV-P,
- Non au bouton d'alerte sur la tablette,
- Non à des régimes indemnitaires améliorés,
- Non à la prise en compte des tâches additionnelles,
- Non à la renationalisation de l’épreuve théorique,
- Non à un examen à l'issue de chaque formation à la conduite,
- Non à des travaux pour améliorer la formation des conducteurs et éviter le gaspillage de places (près 1/2 candidat rate son PC),
- Non au permis à 17.5 ans pour renforcer l'AAC au lieu des 17 ans qui lui ont fait perdre tout son intérêt,
- Non à la prise en compte de notre santé, notre bien le plus précieux.
Et même quand c'est "oui", il faut attendre des lustres, comme nos collègues ultramarins qui s'impatientent de voir leur sécurité en examen améliorée grâce à l'arrêté qui nous a été promis... il y a plus d'un an (deux courriels de Julien Thivet, en charge des Drom/Corse, sont même restés sans réponse ! lien). Ce mépris pour les agents et leurs représentants est intolérable.
Non à ceci, non à cela, non, non et encore non. Nous avons entendu votre ras le bol, et nous le partageons.
Mais l'administration n’a pas le monopole du non.
Aussi, avec vous, nous avons décidé de dire NON (argumenté celui-là !) à la poursuite de la dégradation de nos missions et de notre quotidien ! Non à des pseudos GT utilisés pour nous rendre complice de projets dont nous ne voulons pas !
Le SNICA-FO est un syndicat qui s'est toujours montré ouvert à la discussion et a toujours su être force de propositions... encore faut-il qu’il y ait du « grain à moudre ».
Les réformes destructrices ne se négocient pas, elle se combattent !