Quelques éléments de contexte
Le principe est de faire la semaine de 5 jours en 4 jours sans réduction du temps de travail, ni perte de salaire.
Le Premier ministre ATTAL, après avoir expérimenté la semaine en 4 jours dans certains services, souhaite généraliser cette expérimentation dans les trois versants de la fonction publique fin 2025.
La ville de Lyon mène cette expérience depuis septembre 2023. Nous avons pu constater un retour très mitigé puisque les personnels ont plus pointé la charge et l’amplitude de travail que sa flexibilité et ses soi-disant avantages.
La motivation de cette mesure très politique
Cette mesure est motivée par la volonté du gouvernement de répondre à la demande de réduction de la dépense publique. De nombreux articles de presse nous expliquent que les dépenses publiques ont explosé ces dernières années. Et maintenant que la crise du COVID est derrière nous, il est temps de répondre aux injonctions de Bruxelles sur la règle des 3% budgétaire.
C’est dans ce cadre que le ministre de l’Économie a fait les annonces de réduction des dépenses publiques sur deux ans à hauteur de 40 milliards.
Cette fausse bonne idée de la semaine en 4 jours est un des nombreux outils qui permettrait d’y répondre. Cette mesure rend possible des réductions de la surface immobilière de l’Etat, des économies d’énergie, la remise en question du travail en présentiel et en distanciel. Cette proposition remet en débat le temps de travail et les JRTT.
Quel impact pour les personnels
Nous pourrions trouver l’idée très séduisante de travailler sur 4 jours et non 5 jours. Il y a une énorme différence entre travailler 35h sur 5 jours et 35h sur 4 jours. L’amplitude et la charge de travail ne sont pas les mêmes, il y aura naturellement des conséquences sur la vie familiale, sur les conditions de travail mais aussi sur la réorganisation du travail au sein du service.
Pour exemple, pour les cycles de travail supérieurs à 35h la perte de JRTT est précisée dans la note
du Premier ministre. Elle explique aussi l’impact des 4 jours sur le télétravailleur qui souhaite en plus du télétravail faire cette expérience. Il n’y aurait plus que deux jours de télétravail maximum dans ce cas. Ce choix nécessite, même si c’est une expérimentation, une véritable réflexion des conséquences de celui-ci sur sa vie professionnelle mais aussi sur sa vie personnelle.
Le dialogue social
L’administration dans sa note favorise un dialogue collectif en prise directe avec le personnel en lieu
et place de ses représentants. C'est la même philosophie qui guide la présentation du projet de loi Fonction publique à propos duquel le ministre GUÉRINI dit s'appuyer sur les réponses directes des agents et les souhaits des collectifs de services public.
Cette note n’a fait l’objet d’aucune discussion au niveau national. C’est scandaleux !
Notre organisation syndicale n’est pas opposée par principe à la semaine de travail en 4 jours mais dans un cadre négocié.
Revendications et positions FO
- semaine en 4 jours ou 4,5 jours avec réduction du temps de travail ;
- jour non travaillé au choix de l'agent ;
- base du volontariat ;
- impact sur les temps partiels ;
- impact sur les heures supplémentaires ;
- impact sur les jours RTT ;
- impact sur la combinaison avec le télétravail.
Conclusion
La FGF-FO exige une vraie concertation sur la semaine en 4 jours uniquement et sur la base du volontariat. Les expérimentations ne doivent pas devenir conclusives sans un bilan et une analyse de celles-ci.
À ce stade la FGF-FO rappelle son opposition à la semaine en 4 jours sans réduction du temps de travail et sans analyse de son impact sur les conditions de travail. De même, Force Ouvrière s’est toujours battue pour la journée de 8h.
COMMUNIQUE FGF-FO
Paris, le 16 avril 2024