Le vendredi 02 février dernier, le SNICA-FO a rencontré le député Marc Ferracci, qui déclarait le 17 janvier 2024 dans le journal Les Echos :
« Je suis favorable à ce que l'on regarde si de nouveaux acteurs, autres que les inspecteurs, pourraient faire passer le permis afin de limiter les délais d'attente, dès lors qu'ils se soumettent à un simple processus de certification ».
Une fois de plus, le permis de conduire est convoqué dans le débat public sous le prisme des "délais d'attente", construits de toutes pièces pour saboter le Service Public du Permis de Conduire.
Une fois de plus, nous sommes traités comme des agents interchangeables.
Une fois de plus, nos missions et notre rôle sont dévalorisés.
Non Monsieur le Député, on ne s'improvise pas expert en évaluation, en réglementation, en conduite et en sécurité routière, après un "simple processus de certification" !!!
Le 23 janvier dernier, le SNICA-FO réunissait l'ensemble de ses délégués syndicaux pour évoquer la triste actualité de notre secteur d'activité.
Ont été abordés (liste non exhaustive) :
- L'envoi du CEPC quelques heures après l'examen, la note de cadrage que nous attendons depuis un an (!), le refus de modifier la procédure, le refus d'un bouton d'alerte sur la tablette, le refus (déguisé) de dérogation à l'assurance complémentaire pour nos véhicules, durée de l'unité moto, etc, etc, etc (précisions ici),
- Nos dérogations sur les frais de déplacement, que le dernier arrêté du MI a supprimées (précisions ici),
- Les régimes indemnitaires des IPCSR et des DPCSR, en berne depuis 7 ans (!),
- Les exacontrôles (précisions ici),
- La charge de travail des DPCSR, encore accentuée par une "lutte" contre la fraude, qui en outre ne réglera pas le problème,
- Les propos du député Marc Ferracci dans "Les Echos" (cf. supra).
Ainsi, les politiques, et avec eux l'Administration, qui, rappelons-le, est à leur service, continuent de vouloir démolir le Service Public du Permis de Conduire, de dévaloriser notre rôle, et de détricoter nos conquêtes.
Les dernières réunions, y compris celle du 02 février avec le député Ferracci, montrent qu'il n'y a pas de réel dialogue, mais uniquement la volonté de dérouler des projets qui détruisent les conquêtes des agents et les Services Publics.
Face à ces blocages, le SNICA-FO a pris ses responsabilités : nous organisons d'ores et déjà la riposte, qui, visiblement, ne pourra passer que par la grève !
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Autre élu, autre idée, mais qui s'appuie sur le même prétexte : Jean-Charles Larsonneur, député du Finistère, a posé cette question écrite au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin :
23 janvier 2024 :
M. Jean-Charles Larsonneur alerte M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur le manque de plus en plus préoccupant d'inspecteurs du permis de conduire. Depuis plusieurs mois, les auto-écoles alertent sur la pénurie d'inspecteurs du permis de conduire qui touche un nombre croissant de départements en France. Cette situation entraîne un manque de places pour les élèves des auto-écoles et des délais rallongés pour le passage de l'examen. En Finistère, les délais sont de cinq à six mois, l'objectif national de 45 jours, fixé par le Gouvernement est donc loin d'être atteint. L'obtention du permis de conduire est pourtant une étape structurante et d'émancipation primordiale pour les jeunes Français, en milieu urbain, péri-urbain et rural. L'impérieuse nécessité de résorber la pénurie d'inspecteurs est d'autant plus prégnante que de nouvelles règles concernant le permis de conduire (possibilité de le passer à partir de dix-sept ans, prise en charge via le compte personnel de formation (CPF)) vont permettre à un plus grand nombre de candidats de passer cet examen, étape souvent indispensable pour trouver un emploi. Par ailleurs, cette profession souffre d'un manque d'attractivité, qui participe largement aux difficultés actuelles et futures rencontrées par les candidats, les auto-écoles, les inspecteurs. Les modalités d'accès à la profession d'inspecteur du permis de conduire sont en effet contraignantes et le métier peu valorisé : une seule école de formation et un seul lieu d'examen à Nevers, une première affectation dans un département différent au département d'origine, un salaire en début de carrière relativement faible. Il apparaît donc indispensable de réformer les règles d'accès à la profession d'inspecteur du permis de conduire, par exemple en régionalisant la formation et les premières affectations et de mieux valoriser ces professionnels notamment en réévaluant les grilles salariales. Il souhaite savoir si une réforme de la profession d'inspecteur du permis de conduire est prévue par le Gouvernement et à quelles échéances.
Au premier abord, le propos peut sembler moins dangereux. Le SNICA-FO le juge cependant tout aussi préoccupant.
Pourquoi ?
# Parce que c'est toujours le même argument des délais -fort contestable- qui est utilisé, et en outre manié par des élus qui n'ont pas une bonne connaissance de notre secteur d'activité.
# Parce que ce que voudrait ce député aurait pour conséquence la fin de l'organisation nationale à laquelle nous sommes très attachés (et qui a en outre été obtenue de haute lutte en 2002).
Notons, pour exemples, qu'en 2022 le MI a acté un recrutement de 100 IPCSR supplémentaires. Et que les derniers concours ont attiré un nombre de candidats bien supérieur à ceux des années précédentes (source DSR).
Autant d'éléments majeurs, que semble ignorer le député Larsonneur.
Comme toujours, votre syndicat majoritaire est sur le pont pour défendre bec et ongles les intérêts de la filière Permis de Conduire et Sécurité Routière !