Le passage du permis de conduire bientôt facilité ?
Ce mercredi 15 mars 2023, une proposition de loi visant à faciliter le passage du permis de conduire a été adoptée par la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Un texte qui ne fait pas l’unanimité au sein des professionnels du secteur…
Une proposition de la majorité visant à faciliter le passage du permis de conduire a été adoptée à l’unanimité, ce mercredi 15 mars 2023, en commission, à l’Assemblée nationale. « Nous sommes très contents », confie Nicolas Le Bot, conseiller de Sacha Houlié, porteur de cette proposition qui sera ensuite présentée en séance plénière, le 27 mars.
Les trois mesures phares
Cette proposition de loi comporte trois mesures phares :
- Que les candidats au permis de conduire puissent utiliser leur compte personnel de formation (CPF) pour toutes les catégories de permis (ce qui n’est pas le cas puisqu’il n’est pas possible d’utiliser son CPF pour passer le permis motos légères, ni pour les voiturettes, ni les remorques).
- Créer une plateforme numérique recensant toutes les aides financières existantes pour passer son permis de conduire. Aujourd’hui, il faut compter entre 1 700 et 2 000 euros, environ, pour passer son permis. Et s’il existe de nombreuses aides, encore faut-il les connaître…
- Recourir à des agents publics ou contractuels comme examinateurs autorisés à faire passer l’épreuve pratique du permis de conduire afin de pallier « l’indisponibilité systémique des inspecteurs du permis de conduire », selon les termes du texte adopté.
Une petite phrase qui ne passe pas vraiment pour Pascale Maset, secrétaire générale du Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire (Snica FO) : « On laisse entendre que les délais d’attente sont imputables au service public du permis de conduire ! » La France compte quelque 1 350 inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière (IPCSR). « Il y a des départements en tension. On n’a pas recruté pendant des années. Mais le problème sera réglé dans les mois qui viennent. Il y a aussi des candidats qui vont repousser leur passage, une pénurie d’enseignants de la conduite dans les auto-écoles, etc. On est contre l’article 3 : si on recrute, ce sont de « vrais » IPCSR, pas des gens qu’on va jeter quand on n’aura plus besoin d’eux ! »
« Rdv Permis »
Du côté des auto-écoles, « pourquoi pas » recourir à ces agents publics ou contractuels « mais, à condition, qu’ils soient bien formés », prévient Claude Pincemin, président finistérien du syndicat Mobilians.
Le gros problème rencontré par les moniteurs d’auto-école contactés semble surtout être la nouvelle plateforme « Rdv Permis », le nouveau système de réservation des places d’examen. « On dirait qu’on réserve des places de concert ! Tout le monde se connecte en même temps le mardi, à midi, pour aller à la pêche de nos places d’examen ! » déplore Nathalie Gautreau, responsable de « Conduite 29 Auto-école » à Brest. « Cette plateforme désorganise la profession, complique l’accès pour les auto-écoles aux places, et c’est assez opaque », ajoute Claude Pincemin.
Laura BAUDIER
Le Télégramme