Le principe d’adaptation, ou d’adaptabilité, est considéré comme l’un des plus importants du service public. L’objectif consiste à répondre de manière optimale aux besoins de l’usager et à ne pas rester immobile face aux évolutions de la société.
En tenant compte des éléments de contexte actuels, qu’est-ce qui est le plus bénéfique pour l’usager-candidat ?
- Un examen géré par des IPCSR et DPCSR, alors que la formation est laissée en pâture aux établissements d’enseignement, sans contrôle de l’Etat, avec toutes les pratiques déviantes que cela engendre.
- Un examen géré par une DSP (donc sous contrat avec l’Etat), avec une emprise forte des IPCSR et DPCSR sur la qualité de l’enseignement dispensé.
Poser la question c’est déjà y répondre !
De plus, dans notre domaine, les études relatives à l’éducation routière démontrent que seul un continuum éducatif performant améliorera durablement le comportement des conducteurs. C’est sous cette condition que l’accidentalité et la mortalité des jeunes continueront à baisser, car la seule répression atteint ses limites.
Si l’on s’accorde à dire qu’idéalement, la totalité du dispositif (formation comprise) doit être assurée par l’Etat, c’est faire preuve de lucidité que de positionner, dans les meilleurs délais, le service public là où son emprise est la plus efficiente pour l’usager.
Avec quasiment 80% de votes en faveur de l’option 2, les IPCSR et DPCSR démontrent que cette voie est à privilégier et que tout doit être mis en œuvre pour lui donner réalité. Ils ont ainsi décidé de ne pas être le maillon anecdotique du parcours du citoyen vers la mobilité.
Le secteur de la formation à la conduite doit être assaini. Les établissements de qualité sont d’ailleurs demandeurs de contrôles, car ils savent que les pratiques déviantes de certains jettent l’opprobre sur l’ensemble de la profession.
Outre les contrôles inopinés auprès des établissements peu scrupuleux tels certains EECA et centres agréés pour les « stages permis à points », les IPCSR et DPCSR ont également toutes compétences pour prendre en charge l’assurance qualité des enseignants prévue par la troisième directive européenne sur le permis de conduire, tout comme celle des examinateurs sous statut privé dans le cadre d’une délégation de service public . Le respect des « chartes qualité » doit être vérifié.
Par ailleurs, à l’appui de l’observation des pratiques mises en œuvre dans d’autres pays européens, la France a conscience du rôle fondamental joué par le post permis pour lutter contre l’insécurité routière. Alors qu’il y a nécessité de développer cette phase du continuum éducatif, il serait inacceptable que l’Etat livre ce pan de l’éducation routière au secteur privé. Cela reviendrait en effet à faire supporter un coût supplémentaire à l’usager! Or, ce pas supplémentaire vers la mobilité en sécurité pourrait être assuré gratuitement par les IPCSR et DPCSR, fonctionnaires d’Etat, dès lors que ces derniers seront formés en conséquence.
En outre, nous avons également toute légitimité pour apporter aux futurs apprentis toute l’information nécessaire afin de financer leur formation et de choisir leur établissement d’enseignement à la conduite automobile (EECA) en connaissance de cause.
Dans cette perspective, et pour tenir compte de la revalorisation du diplôme d’enseignant de la conduite, nous revendiquons la requalification du corps des IPCSR en catégorie A et l’alignement de la grille indiciaire des DPCSR et DPPCSR sur celle des attachés et attachés principaux du MI.
Ce ne serait en définitive que la juste compensation des années d’errements et d’incurie imposées aux agents par leur Administration, et la reconnaissance de leur réelle valeur professionnelle !