Le Président nous l’avait promis en 2012 : « le changement, c’est pour maintenant ». Il est vrai que lorsqu’un ministre de l’économie dit que « notre amie, c’est la finance », le citoyen perçoit bien l’évolution du discours gouvernemental. Plus besoin d’user de pirouettes oratoires pour tenter de sauver les apparences et essayer de faire croire à l’électeur que ses intérêts et ceux du pays sont au centre des préoccupations des décideurs.
Cette politique, dictée en réalité par les financiers, fait écho aux « reaganomics » mis en place aux Etats-Unis au début des années 80. Cette théorie repose essentiellement sur le principe d’une réduction d'impôt qui permettrait soi-disant de stimuler la croissance, via une relance de l'investissement.
Selon les libéraux qui en sont à l’origine, si on baisse les impôts, les actionnaires sont alors plus enclins à réinvestir. L’histoire juge l’efficacité d’un homme politique à son bilan… et il faut bien avouer que les résultats obtenus par Reagan, ou Thatcher, sont sujets à caution ! Et pourtant, l’alignement de la politique française sur celle des Etats-Unis, elle-même produite par la pensée des grands théoriciens du néolibéralisme tels Friedman et Hayek, prend chaque jour un peu plus réalité.
Nos dirigeants de tout poil ont cédé le pouvoir, celui du Peuple qu’ils sont pourtant censés représenter, à la finance. Ils soumettent ainsi le social, les « affaires de la cité » ou bien encore le Service Public aux volontés d’une oligarchie mondiale de l’affairisme, conquérante et de plus en plus puissante. Et dans ce scénario cauchemardesque, le Peuple désorienté paie les errements des institutions financières au travers de « politiques d’austérité » et autre " pacte de responsabilité » !
Comme dans toute guerre et toute dictature- celle de la pensée unique- il faut trouver des boucs émissaires. Ils s'appellent depuis quelques années fonctionnaires. Devenus la variable d'ajustement de la réduction de la dette, les agents publics se voient encore plus malmenés depuis l'instauration de la MAP, mutation paroxystique de la RGPP.
Aujourd'hui, le Gouvernement allonge la liste des "coupables" avec les professions dites réglementées, au prétexte qu'elles contrarient le principe d'une libre concurrence, évidemment présentée comme la promesse d'un monde meilleur. Là encore, le SNICA-FO s'inscrit en faux! Seules la régulation et la structuration du marché par la main de l'Etat préviennent des dérives congénitales du libéralisme.
Dans notre domaine, avec l'appui de l'ensemble des corps de contrôles (DGCCRF, trésor public, inspection du travail), les inspecteurs et délégués du permis de conduire ont un rôle capital et irremplaçable à jouer.
En opérant des coupes sombres au sein des effectifs de la fonction publique et en ouvrant la voie à l'ultra-concurrence en matière d'enseignement de la conduite et de la sécurité routière, l'Etat fait doublement fausse route...