
La FGF-FO tient son congrès cette semaine à Troyes.
L'occasion pour le Secrétaire général du SNICA-FO d'intervenir à la tribune pour évoquer la situation du Service public du permis de conduire et des IPCSR et DPCSR, et notamment de rappeler deux de ses revendications :
- La renationalisation de l'ETG
- Un examen après chaque formation à la conduite

INTERVENTION DU SG DU SNICA AU
CONGRES FGF DE TROYES – 25 MARS 2025
Je vous apporte le salut fraternel des camarades du SNICA-FO, le syndicat majoritaire des Inspecteurs et Délégués du permis de conduire et de la sécurité routière, que connaît bien le SG de la FGF puisqu’il l’a dirigé de 2004 à 2012.
2012, c’est une année charnière pour le service public du permis de conduire, puisque c’est cette année-là que la SR a été transférée au ministère de l’Intérieur, qui, dans la foulée, a intégré les Inspecteurs et Délégués, puis les autres personnels affectés sur des missions de SR.
Les corps que je représente ici ont, depuis ce changement de ministère, été de déconvenues en déconvenues, notamment avec la perte de 17 de leurs missions, dont la plus emblématique, l’examen du code de la route. C’est par cette privatisation, et au prétexte de réduire les « fumeux » délais d’attente au permis et « son » coût, que le ministère de l’Intérieur, ce grand ministère de la sécurité, a lui-même introduit des fraudes massives dans un secteur jusque-là sain.
Avant la réforme = examen garanti par l’État via les inspecteurs et délégués, fonctionnaires d’État, contrôle de l’identité du candidat assurée, gratuité pour les usagers, plus de 70% de réussite : Le code, c’était un parcours citoyen.
Après la réforme = examen payant, avec deux voies possibles : la légale : 30 euros et 50% de réussite et la frauduleuse : 300 euros et 100% de réussite (qq un d’autre le passe à votre place !). Le tout avec l’appui des réseaux sociaux, qui servent d’écran à des mafias de toute sorte. Le code, c’est désormais surtout le parcours du fraudeur.
Ces fraudes se sont traduites par la dégradation significative de l’image du SPPC et des conditions de travail des agents. Et par l’exposition quotidienne de nos jeunes à d’innombrables tentations d’acheter le code sur les réseaux sociaux plutôt que de le passer. Une belle « introduction » dans la vie d’adulte ! Et au passage une augmentation du coût de la formation puisque les moniteurs AE doivent à présent enseigner le code dans les voitures, au prix d’une leçon individuelle de pratique, au lieu de forfaits illimités !
Et bien sûr, les OP des AE continuent inlassablement à réclamer l’affaiblissement du SPPC, dans le but de tirer la couverture à eux et d’augmenter leurs bénéfices. Ainsi, la réforme de 2014 a affaibli le rôle du SPPC et de ses agents, sans pour autant parvenir à améliorer son fonctionnement, mais était-ce vraiment le but ?
Et le pire dans tout ça c’est que la soi-disant lutte contre la fraude, qui ne s’occupe que de la partie émergée de l’iceberg, et encore, coûte « un pognon de dingue » au contribuable car il est bien plus coûteux de traiter ces dizaines de milliers de cas de fraudes, que de réinternaliser la mission. Et c’est non seulement plus coûteux mais en plus totalement inefficace ! Pour éradiquer ces malversations, et non essayer de « vider la mer à la petite cuillère » comme le fait le ministère de l’Intérieur, et ainsi sortir les jeunes de cette spirale infernale, il faut réinternaliser la mission.
Car il faut bien comprendre qu’actuellement, l’Administration mobilise chaque jour des milliers d’heures de travail de fonctionnaires et de magistrats, pour un coût bien supérieur à ce qu’il était quand nous faisions passer l’ETG (sans fraude), et avec des résultats dérisoires au regard des moyens pharaoniques déployés.
Le SNICA-FO dit stop à ce naufrage, honteux pour le MI et destructeur pour la santé mentale des Inspecteurs et délégués, et revendique que ce Ministère revienne sur cette externalisation du code et mette en place un examen à l’issue de chaque formation à la conduite.
J’ai donc saisi la FGF-FO - et nous en discuterons aussi avec Unité.MI - pour mener toute action visant à ramener l’examen théorique dans le giron public. Il en va de l’intérêt des Inspecteurs et Délégués bien sûr, mais aussi des jeunes et de la SR, et, de notre point de vue, du MI lui-même car il est honteux que l’un des plus grands ministères de notre pays laisse ainsi tout partir à volo dans un domaine si crucial pour les jeunes, l’emploi et la sécurité de nos concitoyens sur les routes.
Enfin, le SNICA-FO tient à réaffirmer ici son attachement indéfectible au Service public et aux statuts, et toute sa solidarité à l’égard de tous les corps de la FP, en particulier ceux qui se battent pour sauver leurs missions et défendre avec force leurs statuts et leurs mandants.
C’est pourquoi, dans ces conditions toujours plus difficiles pour la FP, je remercie la FGF-FO et l’UIAFP de faire vivre cette communauté d’intérêts à travers ses résolutions et ses revendications. Je reconnais bien là la capacité de Christian et des membres du secrétariat fédéral à écouter et prendre en compte les intérêts des uns et des autres pour les faire converger.
En conséquence et au nom de ma Commission Exécutive, je voterai les rapports d’activité et de trésorerie.
Vive le SNICA
Vive la FGF
Vive le syndicalisme libre, indépendant et combatif
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